Bonjour à toutes et à tous,
Si vous recevez cette newsletter, c’est que vous vous êtes engagés dans le programme Territoires Pilotes. Si ce n’est pas le cas, bienvenue à vous, sachez que des membres de votre collectivité s’activent pour démarrer la transition et avancer vers un mode de vie plus durable. Cette newsletter a pour objectif de vous rappeler ce qu’il s’est passé ces dernières semaines dans les territoires accompagnés. Ils sont encadrés par l’Association de Promotion de la Fabrique des Transitions et leurs alliés. Une multitude d’acteurs (privés comme publics) avec la volonté de porter les 10 territoires pilotes vers une démarche globale de transition.
🗣️ Édito : Comprendre, réfléchir, agir
Léa Tramontin - lea@territoires-audacieux.fr
L’année avance rapidement. La campagne présidentielle aussi. Mais cette dernière semble passer sans que la majorité des candidats ne décident de mettre sur la table des propositions concrètes dans le domaine de la transition. Cela confirme une chose : nous avons bien fait de prendre cette année de réflexion au sein du programme Territoires Pilotes. Là où le national se réveillera un peu tard, le local est déjà à l'étape d'après. Les territoires seront des pionniers de la transition. Et le programme Territoires Pilotes est désormais très concrètement entré en phase active sur les différents territoires.
Nous voyons naître des coopérations, observons les premiers pas de côté et la concrétisation des engagements de chacun. Au cœur de la seconde phase de l’accompagnement, chaque territoire a désormais choisi sur quel projet il souhaite mettre en pratique les fondamentaux. Mais les réflexions collectives continuent. Notamment à travers les sessions entre pairs. Élus, agents, acteurs socio-économiques et agents décentralisés de l'État se réunissent par catégorie d'acteurs pour échanger, se conseiller et comprendre les enjeux et difficultés de leurs activités. Des séances couplées avec des journées génériques et thématiques, pour approfondir les méthodes et continuer à vous inspirer. Les 4 fantastiques vont dans la même direction : comprendre, réfléchir et agir.
📖 En théorie…
Une rubrique pour revenir sur les apprentissages donnés et les connaissances assimilées.
Les Territoires Pilotes doivent désormais penser et mettre en œuvre un projet concret à l'aune des enseignements du parcours. La difficulté, c'est de se frotter au réel ! Chaque projet doit créer de l'engagement collectif, reposer sur une logique de coopération, contribuer à une transformation globale et créer de la valeur pour le territoire. Qualifier les ingénieries adaptées pour ce faire, profiter de l'accompagnement de la Fabrique pour enclencher le processus, voilà le challenge. L'Association de promotion de la Fabrique des transitions les accompagne autant que possible dans cette voie !
Les journées génériques ont également débuté. Les diagnostics réalisés dans chaque territoire ont souligné un besoin d'approfondissement en méthodologie. La première session s’est concentrée sur les enjeux et la méthode propre à l'élaboration d'un projet de territoire. Au programme : redéfinir, clarifier, identifier les pièges et la mise en œuvre d’un projet de territoire. La conclusion insiste sur le fait qu’un schéma n’a de sens que s’il est engagé : la suite est plus décisive que l’élaboration, mais elle ne sera réussie que si l’élaboration a permis d’embarquer, de faire rêver, de crédibiliser. Ce qui est décisif, c’est le processus, et il est nécessaire de faire un point tous les ans. Enfin, il faut décliner le projet de territoire en plans d’action annuels dans lesquels beaucoup d’acteurs seront plus à l’aise, car plus opérationnels.
La deuxième journée s’est consacrée à l’implication citoyenne. Ou devrions-nous dire à l’implication habitante ? C’est ce que suggère Jean-François Caron. Il est revenu sur la crise politique profonde qui traverse notre société et les enjeux d’articuler la démocratie participative et représentative. En revenant sur son expérience à Loos-en-Gohelle, il a partagé ses conseils et bonnes pratiques. Son intervention et les temps de questions/réponses qui ont suivi sont à retrouver ici.
Comme l’a fait remarquer Julien Boidin (Apes, réseau d'acteurs de l'Economie Sociale et Solidaire), les sujets évoqués sont entrés en résonance avec le 13ème printemps des Sciences Humaines et Sociales. Le programme et les replays sont disponibles ici (programme > lien > vidéo).
Au cours de ces sessions, les participants ont pu se retrouver entre délégations pour prendre du recul sur la situation de leur territoire. Il était d’ailleurs possible d'élargir les membres de la délégation en invitant tout type d’acteurs à échanger.
Vous pouvez retrouver les résumés complets des matinées à travers les prises de notes : projet de territoire & implication citoyenne.
📝 En pratique…
Une rubrique pour revenir sur les moments de prospective et d’action des territoires.
Les premières sessions de travaux entre pairs ont eu lieu, le 10 et 24 mars, en visio. Les échanges se sont tenu entre catégories d’acteurs, en toute transparence, honnêteté et confidentialité. Pour l’occasion, de nouvelles personnes se sont connectées pour la première fois.
Les objectifs :
Se professionnaliser, monter en compétences, faire évoluer sa posture.
Venir parler de ses difficultés, de ses enjeux avec ses pairs, arriver à s’entraider.
Réussir à rédiger une déclaration à 4 voix des écosystèmes en transition. Quels sont les besoins ? Les attentes ? À quoi chaque catégorie s’engage pour permettre un fonctionnement en écosystème avec les autres ?
Si vous avez apprécié ces temps et qu’ils vous semblent utiles, vous pouvez les mettre en place dans votre collectivité en vous inspirant de cet exercice pour soutenir une posture de coopération entre les différentes catégories d'acteurs sur vos territoires.
De nombreuses thématiques ont été abordées dans chaque groupe afin d’identifier les blocages et les leviers de chacun.
“J’ai un travail à côté. 50h semaine. 30h pour la collectivité. Je mange tous mes RTT, et congés. J’essaye de garder la banane. Je me rappelle cette chance, on l’a cherché. Je me le rappelle régulièrement.”
“Si tu n’es pas là quand la décision se prend, elle se prend sans toi. Les élus actifs professionnellement ont un désavantage. Élu c’est parfois un sport de retraités ! On a quand même un clivage générationnel. Ce serait important de donner les moyens aux jeunes.”
“La fonction d’élu face aux défis de la transition c’est la capacité à prendre du recul, à trouver l’équilibre avec la vie publique, vie perso, vie pro (3 dimensions). Ça fait beaucoup à porter…”
“C’est aussi ça, être animateur d’équipe, savoir respecter la diversité des gens, de la population.”
Les élus
Du côté des agents, des besoins de formations face aux enjeux de la transition sont ressortis, ainsi que la capacité à porter un discours commun sur la transition : on ne met pas la même chose selon les agents, les services… Souvent, il n’y a pas de discours commun entre agent et élu. Une situation qui peut créer de la frustration quand il manque une volonté claire et un portage de la part des élus. Un autre enjeu a notamment été soulevé : gérer une tension constante entre l’organisation silotée (nécessaire parfois) et une réelle coopération.
“La transition doit aussi montrer des solutions différentes, des modèles résilients, qui provoquent du changement, et qui fonctionnent ! Ces nouvelles solutions représentent un risque, mais il faut montrer que ça vaut le coup. Notre rôle c’est de montrer autre chose, une nouvelle voie !”
“Surtout ne jamais opposer les différentes manières de vivre, mais chercher la complémentarité entre les espaces de vie urbains ou ruraux. Par ailleurs, l’engagement est toujours plus fort dans l’action ! Il faut avoir une vision globale de l’écosystème, des changements, et une vision des petites victoires qui vont vers l’objectif final. L’important c’est de montrer que tout le monde intervient pour aboutir à l’objectif global.”
“On a besoin d’outils dans le relationnel, pour savoir comment présenter la transition, pour donner envie et rester inclusif. Nous avons déjà plein de projets, il faut réussir à intégrer ces outils relationnels dans nos démarches.”
Les acteurs socio-économiques
Enfin, les agents de l’État ont abordé leur posture ambivalente, entre encadrement et animation, entre accompagnement et instruction. Il en est ressorti un enjeu de transversalité : en interne, entre les services, entre les directions, mais aussi avec les autres agences et figures de l’État, les offices, jusqu’à la préfecture. Car sinon, un manque de visibilité apparaît sur les dossiers des autres services… Des inquiétudes ont également été évoquées concernant les réductions de postes, ou les réorganisations, qui rebattent les périmètres d’activités et appauvrissent le travail de certains.
🔎 Les nouvelles des territoires…
Une rubrique pour suivre les évolutions des territoires.
Que vous ont apporté les journées thématiques et les sessions entre pairs ?
Guillaume Demeyer, chargé de mission Lomme en Transitions :
Pouvoir partager avec des personnes qui vivent les mêmes situations sur des territoires différents c’est la plus grosse plus-value du parcours pour moi. Même si derrière il y a un énorme travail pédagogique avec des mallettes, etc. C’est très intéressant mais ça demande plus de temps pour se l’approprier, alors que le retour d'expérience, l’échange, j’ai l’impression que c’est exploitable tout de suite.
Grâce à ces échanges, à quel constat êtes-vous arrivé avec votre délégation ?
Jeannie Tremblay, Maire-Adjointe Faverges-Seythenex :
Plus on avance sur la Fabrique des Transitions, plus ça nous ancre dans nos convictions de méthode de travail, mais plus on s’éloigne du fonctionnement général. Comment, dans notre projet, se re-solidariser avec le groupe ? On s’est dit qu’il fallait qu’on refasse un séminaire, je ne connais pas encore le périmètre (adjoint, ensemble du conseil, les agents, ou en plusieurs étapes ?). [...] Les autres ne sont pas dans l'état d’esprit, ils ne sont pas collectifs et nous ne le sommes pas non plus, on est un peu fermé sur nous. Donc comment rassembler davantage ?
📍En chantier…
Une rubrique pour suivre, du point de vue des alliés et/ou des territoires, les chantiers menés tout au long de l’accompagnement.
À l’approche des élections présidentielles, le collectif “Osons les territoires !” dresse un constat : les crises du monde moderne sont des crises de relations, il faut créer, recréer ou réparer la relation. En 2022, plusieurs rendez-vous ont lieu : élections présidentielles et législatives en France ; présidence française de l’Union européenne ; trentième anniversaire du sommet de la Terre de Rio.
Les perspectives proposées aujourd’hui au peuple français sont-elles à la hauteur ? Hélas non pour le collectif. Les signataires de l’appel « Osons les territoires ! », divers par leurs opinions et engagements politiques, ont voulu apporter leur contribution, ouvrir de nouvelles voies.
Leurs propositions : une boussole capable de mobiliser les énergies et les différentes générations autour d’un projet fédérateur à long terme. Et, pour traduire concrètement cette vision à un horizon de cinq ans : les conditions à réunir pour faire des territoires des acteurs pivot de la transition et la réforme des politiques françaises et européennes au service du bien commun.
Le but de l’appel ? Mettre les propositions en débat au niveau local, dans les différents réseaux, interpeller les candidats à la présidence et à la députation. Montrer qu’un nouveau monde ne demande qu’à éclore et qu’il s’enracine dans le terreau de territoires fiers de leur identité.
L’interview de Pierre Calame, l'initiateur et animateur du collectif, est à retrouver ici.
Euradio, une radio européenne généraliste et indépendante, l’a également interrogé (ainsi que d’autres intervenants) sur les objectifs du sommet Climate Chance, où un appel a été lancé pour placer les territoires au cœur de la transition écologique.
Conseil
Pour continuer les réflexions, nous vous conseillons l’épisode de La Grande Librairie (France 5), qui a accueilli le philosophe Bruno Latour. Il publie, avec Nikolaj Schultz, un "Mémo sur la nouvelle classe écologique", aux éditions La Découverte. Les deux auteurs tentent d'établir les conditions pour que l'écologie devienne la ligne d'horizon de la vie politique. L’émission est disponible en Replay.
La 27e région, de son côté, travaille sur la formation des élus, via le programme (dé)formations. Elle a publié un livret, et des billets de blog qui reviennent sur les expérimentations réalisées. Trois livrables sont en train d’être finalisés pour fin mai :
Une tribune « Du droit à la formation… au besoin d’une formation adaptée » par des élu.e.s pour les élu.e.s.
Un livret « Trucs et astuces pour faire différemment » à destination des organismes de formation et des acteurs intermédiaires.
Une série de conseils et premiers pas pour les élu.e.s face aux transitions.
La 27e région ouvre l’écriture et la signature de ces projets aux élu.es et acteurs de la formation qui souhaiteraient participer. N'hésitez pas ! Plusieurs webinaires auront lieu en avril pour co-construire chacun de ces livrables. Si vous êtes intéressés, vous pouvez contacter Sylvine Bois-Choussy (sbois-choussy@la27eregion.fr).
🔜 À suivre…
Une rubrique pour rappeler les prochaines échéances.
Les prochains rendez-vous vont être nombreux.
Déjà, les prochaines sessions entre pairs auront lieu le jeudi 07 avril en visio et le 28 avril en présentiel à Paris pour l’Agora. Ce sera l’occasion de faire converger les réflexions qui sont ressorties dans chaque groupe, de débattre et de s’aligner pour mieux travailler ensemble, en coopération.
La prochaine journée générique se tiendra en visio le jeudi 21 avril. Elle portera sur le management coopératif. Une journée thématique aura également lieu le lundi 04 avril, en visio, sur l’alimentation. Deux sujets qui ont été abordés dans les podcasts réalisés dans le cadre du parcours. À retrouver ici.
Des temps de dialogues vont également être organisés sur chaque territoire avec les acteurs de l’ESS. L’objectif étant de structurer un agencement coopératif entre acteurs de l’ESS et acteurs publics. Le tout, en prenant en compte la réalité des postures de coopération au sein des organisations de l’ESS, entre celles-ci et entre les acteurs publics. Ainsi qu’en identifiant et en levant les feins organisationnels et managériaux pour travailler davantage avec le tissu économique, et en particulier celui de l’ESS. Cela est mis en place dans le cadre de la recherche action menée par Céline Coubard, fondatrice d’InterstiCiel. Ces dialogues prendront différentes formes : échanges ad hoc, organisation d’événements ou accompagnement spécifique pendant les temps préparatoires, pour créer des liens. Des entretiens ont eu lieu avec chacune des délégations pour établir les besoins et une méthodologie. Plusieurs types de questionnements sont envisagés :
Structurer un collectif sur un objet « lieu » et positionner l’acteur public à court et à long terme.
Renouveler et/ou construire des relations avec des acteurs locaux.
Participer à structurer un collectif d’acteurs en capacité d’appuyer l’acteur public dans ses projets.
Fluidifier les relations acteur public / ESS ou acteurs socio-économiques sur le développement économique local.
Enfin, nous (journalistes de Territoires Audacieux) allons également venir dans chacun de vos territoires pour réaliser des reportages vidéos. Ils reviendront sur les raisons de votre engagement dans le parcours Territoires Pilotes, l’accompagnement réalisé pour votre projet de territoire et la manière dont vous appliquez les fondamentaux acquis avec la Fabrique et ses alliés ! Nous allons vous contacter par mail, si ce n’est pas déjà fait. Les vidéos seront tournées entre avril et septembre. Elles seront pour vous. À vous de vous en saisir pour mettre en récit votre vision, vos avancées et votre projet final.
👉Inspiration par Territoires Audacieux…
Une rubrique pour vous partager des initiatives à impact positif menées par les collectivités publiques. Des contenus produits par le média Territoires Audacieux.
➡️ Rennes (35) : un bureau des temps pour améliorer la qualité de vie
➡️ Laon (02) attire de nouveaux habitants grâce à une campagne d’attractivité personnalisée
➡️ Communauté de communes du Clunisois (71) : les voisinages, une manière originale de rédiger le projet de territoire
N’hésitez pas à partager cette lettre aux membres de votre collectivité pour les associer aux réflexions et à la démarche !