Bonjour à toutes et à tous,
Si vous recevez cette newsletter, c’est que vous vous êtes engagés dans le programme Territoires Pilotes. Si ce n’est pas le cas, bienvenue à vous, sachez que des membres de votre collectivité s’activent pour démarrer la transition et avancer vers un mode de vie plus durable. Cette newsletter a pour objectif de vous rappeler ce qu’il s’est passé ces dernières semaines dans les territoires accompagnés. Ils sont encadrés par l’Association de Promotion de la Fabrique des Transitions et leurs alliés. Une multitude d’acteurs (privés comme publics) avec la volonté de porter les 10 territoires pilotes vers une démarche globale de transition.
🗣️ Édito : Coopérer pour changer
Léa Tramontin - lea@territoires-audacieux.fr
Le mois dernier, nous vous avons dit à quel point nous sommes ravis et enthousiastes à l'idée du début de cette belle aventure. Une année, dix territoires et un objectif : faire mieux. Ou plutôt différemment. C'est d'ailleurs pour cela que les mois de novembre et décembre ont été marqués par l’imprégnation d’un nouveau cadre de pensée et d’organisation. J'imagine que vous commencez à bien le ressentir, le changement ne se fera pas seul. Que ce soit au sein de votre collectivité où il faudra embarquer l'ensemble des équipes. Ou à l'échelle nationale. C'est pour cela que le programme Territoires Pilotes souhaite que ses membres mettent en place une réflexion commune entre les différents territoires. Participer à la réflexion de mon voisin, c'est l'aider. Et m'aider car j'apprends avec lui.
C'est pour cela que le chemin se poursuit pour aboutir à de nouvelles formes de coopération au service des transitions. C’était tout l’enjeu des journées des 17 et 18 novembre. Les différentes interventions et ateliers ont permis d’élargir notre regard sur la conduite du changement en questionnant notre posture, nos pratiques et même en prenant en compte les sciences humaines, sociales et cognitives. Autant de témoignages et d’explications qui nous ont permis de comprendre et/ou de confirmer que l’état actuel de l’organisation de nos institutions n’est pas adapté pour opérer les changements nécessaires aux transitions.
Ensemble, nous devons continuer à innover, proposer et partager nos expériences pour créer un récit et des actions communes. Ces deux journées de formation ont également été l’occasion de vous retrouver entre pairs, entre groupes géographiques. Cette newsletter est un outil aussi pour transmettre les réflexions du programme au sein de votre collectivité. N'hésitez pas à vous en saisir et à la diffuser largement à vos amis et collègues. Les coopérations et les réflexions n'en seront que plus riches. Et ensemble nous avancerons !
La coopération illustrée par les Territoires Pilotes.
📖 En théorie…
Une rubrique pour revenir sur les apprentissages donnés et les connaissances assimilées.
➡️ Jacques Fradin, de l’Institut de Médecine Environnementale et Président du GIEC du comportement, est venu présenter en quoi le facteur humain peut être un levier de changement des transitions. À travers des exemples et la présentation du GIEC du comportement, il a abordé la dynamique du changement, comment l’appréhender, la nécessité de sa conduite et les différentes formes de résistance.
“Ce n’est pas l’individu qui résiste, c’est un écosystème.”
➡️ Sandro de Gasparo, ergonome, intervenant-chercheur au laboratoire ATEMIS, a, dans un premier temps, rappelé quelques éléments structurants de la conduite de projet pour voir ce que cela change dans le code source de la conduite de projet. Puis, il est revenu sur le retour d’expérience du Puy-de-Dôme. La révision de nos repères culturels, des normes et de notre rapport au travail ont notamment été évoqués.
➡️ Les principes directeurs de la conduite du changement par Julian Perdrigeat, délégué de la Fabrique des transitions. Il est revenu sur les quatre principes directeurs de la conduite du changement : créer les conditions d'engagement, de coopération, de systémie et d'évaluation.
« L’engagement est un voyage. Il transforme celles et ceux qui l’entreprennent : changement d’air, changement de paysages, changement de regard, de conscience, de posture, de pratiques. Un voyage d’étude en équipe dans un territoire pilote des transitions est un moyen fédérateur de susciter et d’entretenir l’engagement ; devenir soi-même une destination de voyage en terres de transitions l’est également. »
Cette citation provient de la synthèse des principaux enseignements tirés d’une série de recherches-actions sur les conditions pour mettre en mouvement, tenir le cap et la durée, amplifier et évaluer les transitions dans les territoires.
➡️ Le retour d’expérience à quatre voix du Puy-de-Dôme. Une intervention avec Sébastien Defix, DGA et adjoint au DGS, Virginie Chaput, directrice de la stratégie et du pilotage, Emmanuelle Teitelbaum, en thèse Cifre de science et de gestion et Aude Van Haeringen, chargée de projet transition. Ils nous racontent leur changement organisationnel : le processus de mise en place, les difficultés rencontrées, l’écriture du Master Plan (une feuille de route qui définit les actions à suivre en matière d’économie, de social et d’environnement), etc. Le Master Plan, sa genèse et ses objectifs sont disponibles ici. Un récit enrichissant qui a donné lieu à une session de questions/réponses avec les Territoires Pilotes. Pour résumer, Jean-François Caron a tenu à souligner trois aspects particulièrement réussis :
L’implication du président a induit un processus de leadership qui a permis de débloquer des situations. La participation du chef de l'exécutif est indispensable dans ces démarches.
L’implication des services.
La qualité des contenus, “le processus fait que, pour ma part, je n’ai pas vu de plan de transition aussi intéressant ailleurs”.
Et parce que le chemin n’a pas été aussi simple, il est revenu sur deux échecs majeurs : la non-participation significative des acteurs extérieurs (liée à la pandémie) et la non prise en compte par le reste du politique du Master Plan. Il explique cela par le départ du président et les logiques politiciennes mises en action en cette période.
L’intégralité de l’intervention est à retrouver sous forme audio :
📝 En pratique…
Une rubrique pour revenir sur les moments de prospective et d’action des territoires.
➡️ Barbara Nicoloso, directrice de l’association Virage Energie, est intervenue pour parler des sobriétés. Pour comprendre la place centrale de la sobriété dans la transition, ses explications sont à retrouver ici.
Nous vous proposons également un retour sur l’atelier. L’objectif était de répondre à ces trois questions : Qu’évoque la sobriété pour vous à titre individuel ? Qu’évoque la sobriété pour votre collectivité (organisation) ? Qu’évoque la sobriété pour votre territoire ?
Dans cette interview, Barbara Nicoloso revient sur les principales réponses. On y parle de sensibilisation et de la nécessité d’avoir des figures fortes qui promeuvent la sobriété collective. On y parle autonomie, décroissance, numérisation de la société, cohérence des politiques publiques, projet de société, métropolisation, sobriété énergétique… mais pas que ! Un retour très complet sur vos idées des sobriétés.
Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, ou partager la démarche de sobriété à d’autres acteurs, je ne peux que vous recommander cet article de The conversation. Il dresse un tableau complet et illustré des actions de sobriétés initiées dans les territoires. On y retrouve notamment la ville de Malaunay :
L’ADEME a poussé l’analyse sur 13 actions de 12 territoires.
Le projet est résumé et analysé dans ce document de synthèse.
Le projet PACT2, Parcours apprenants et communs des transitions des territoires, (notamment porté par un allié de la Fabrique : Colab.Studio) s'intéresse aux territoires pionniers de la transition écologique. On y retrouve évidemment des actions de sobriété. À retrouver sur leur site pact2.fr.
➡️ Vincent Honoré et Karine Sage de Quadrant conseil ont consacré une bonne partie de l'après-midi du 17 novembre à l'évaluation : comment penser et mettre en oeuvre l’évaluation au service des transitions.
Un résumé très détaillé est disponible sur le compte-rendu de la journée. Un atelier a également été mené pour saisir les attentes de chacun et la synthèse est à retrouver ici (sur la gauche du tableau). Il en ressort que les membres des délégations attendent majoritairement du parcours de mieux se connaître pour créer une dynamique collective entre acteurs, d'acquérir des compétences, changer de posture et mettre en oeuvre les premiers changements dans leur manière de conduire leur démarche de transition, et à plus long terme, de mettre en oeuvre des démarches, stratégies ou projets au sein de leurs territoires. Pour les autres acteurs du territoire qui ne sont pas dans la délégation (autres élus, autres agents…), les enjeux sont de se rencontrer, créer de l'intérêt, voire accompagner d'autres territoires et surtout d’avoir une meilleure compréhension des enjeux, d'adhérer à la démarche et de se mobiliser ou de mieux y être intégré. Enfin, pour les alliés, la majorité des réponses vont dans le sens d’une montée en compétences, d’un partage de référentiel, de récit, et de co-construction des méthodes.
➡️ La facilitatrice en intelligence collective, Anne Sophie Ketterer, est intervenue pour un atelier sur la mise en récit. L’objectif ? Que chaque territoire rédige un article sur la manière dont on parlera d’eux dans 20 ans pour ce qu’ils ont réalisé. Nous reviendrons plus en détail dans les prochaines newsletters sur la mise en récit. En attendant, les articles sont à retrouver ici.
🚨De manière générale, vous pouvez retrouver l’ensemble de la journée du 17 novembre résumée ici et la mallette pédagogique qui va avec. Idem pour la journée du 18 novembre avec le résumé ici et la mallette pédagogique par là.
🔎 Les nouvelles des territoires…
Une rubrique pour suivre les évolutions des territoires.
Quels projets impulsent les transitions sur votre territoire ?
Guillaume Demeyer, Chargé de mission Lomme en Transitions :
Le gros projet de l'année 2021 c'était l'écriture d'une délibération cadre. Un document stratégique qui définit les objectifs de la ville d'ici 2030. On a retenu 8 thématiques et sur chacune de ces thématiques, on organisait des temps d'échange avec des élus, des agents, des directeurs de service pour avoir l'expertise de chacun et pour pouvoir définir des objectifs ambitieux. L'idée c'est vraiment de conduire une transition qui est systémique : nature, biodiversité, alimentation, santé, mais aussi démocratie participative, numérique… C'était vraiment le gros projet de l'année. Et puis, à côté, il y avait l'organisation de la semaine des transitions. Elle fait un petit peu écho au manuel de la transition écologique de Rob Hopkins dans lequel il explique qu'il faut vraiment un événement lanceur, fédérateur pour amorcer la transition et donc cet événement c'était ça, en septembre.
Je suis aussi sur un projet qui s'appelle la Fabrique Citoyenne des TransitionS. On vient de lancer un AMI pour récolter à la fois les besoins des habitants qui souhaitent entrer dans le projet et aussi identifier des futurs co-porteurs (entreprises, associations). Ça va surtout être un lieu pour fédérer les initiatives qui sont déjà nombreuses et qui sont assez éparpillées pour pouvoir monter en puissance à l'échelle du territoire, c’est un des projets 2022 mais c'est surtout le projet sur lequel moi je travaille de manière plus individuelle avec, également, le suivi d'un projet qui s'appelle le budget climat, qu'on fait avec la ville de Lille.
Marie-Claire Abinal, Chargée de mission économie circulaire et projet alimentaire territorial Rodez Agglomération :
Nous avons deux délégations : une partie sur le projet alimentaire territorial et l’autre sur l’économie circulaire avec une démarche d’écologie industrielle territoriale. C’est la valorisation des flux des entreprises : eau, déchets… C’est de faire en sorte que les déchets de certaines puissent devenir les matières premières d’autres entreprises. C’est également la mutualisation des flux : énergie, eau, matériel, véhicules mais aussi des services. On s’est fait accompagner pour faire un diagnostic de territoire par un bureau d’étude pour sélectionner certaines zones d’activités et mettre en marche cette démarche. On en est au tout début. On va avoir une restitution fin décembre pour savoir sur quelles zones on travaille, s’en suivra un comité de pilotage pour proposer nos choix au COPIL. On ira ensuite en bureau d’orientation pour cadrer la démarche auprès des élus de l’agglomération courant janvier. Une fois toutes les validations, on ira voir les entreprises pour connaître leurs problématiques, leurs besoins, et débuter la démarche sur la mutualisation de biens et de services.
Comment l’accompagnement de La Fabrique infuse dans ces projets ?
Jeannie Tremblay, première adjointe à Faverges et Gaëlle Verjus, cheffe de projet Petites Villes de Demain :
Nous avons axé notre programme Petites Villes de Demain (PVD) sur la transition écologique. L’agent de l’État qui nous suit sur PVD est celui qui nous accompagne pour la Fabrique des Transitions. S’il y a une chose que l’on commence à bien faire, c’est créer le réseau partenaire : agent de l’État, élu et technicien. On sent bien qu’on est en train de le faire monter. On le traduit dans PVD et le CRTE qui sont les objets concrets et la Fabrique des Transitions c'est notre lieu de pensée. Pendant 3 mois, pour PVD, on a essayé de faire travailler les gens en groupes transversaux (communes, communauté de communes, élus), en interne pour l’instant. On a fait des groupes de travail divers qui ont fait bouger les choses au niveau de la communauté de communes et au fur et à mesure qu’on a eu les journées de la Fabrique, ça nous a permis de ramener des éléments qui étaient dans les diaporamas, les supports de présentation et de faire passer des messages au niveau de ces groupes de travail. PVD est un prétexte qui permet de diffuser un peu de méthode, de pensées et d’enjeux : rappeler les méthodes agiles, les étoiles, les petits cailloux qu’on met en place et essayer que les gens se mettent aussi sur ces niveaux pour développer une culture commune.
📍En chantier…
Une rubrique pour suivre, du point de vue des alliés et/ou des territoires, les chantiers menés tout au long de l’accompagnement.
➡️ Témoignage de Julien Frat. Le directeur du Pôle Territorial de l’Albigeois et des Bastides revient sur le chantier diagnostic. Réalisé en janvier 2021, le territoire continue la démarche pour travailler sur les recommandations faites par l’équipe de la Fabrique. Leur gros chantier : le cadre organisationnel. Julien Frat raconte également comment l’accompagnement se poursuit aujourd’hui.
“C’est quelque chose de très engageant qui, à mon sens, est en train de positionner des choses qui vont au-delà de dire qu’il faudrait faire ceci ou cela. C’est de la remise en question.”
🔜 À suivre…
Une rubrique pour rappeler les prochaines échéances.
Les prochaines journées communes se dérouleront les 20 et 21 janvier. Finalement, le format retenu est celui de la visioconférence. L’équipe met tout en oeuvre pour que cela soit aussi riche et passionnant qu’en présentiel. Vous pouvez compter sur eux, le programme sera intéressant et innovant sur le fond comme sur la forme. Des surprises vous attendent…
👉Inspiration par Territoires Audacieux…
Une rubrique pour vous partager des initiatives à impact positif menées par les collectivités publiques. Des contenus produits par le média Territoires Audacieux.
➡️ Caluire et Cuire (69) : une école de formation interne par et pour les agents
➡️ 1000 doctorants pour les territoires : Et si votre territoire accueillait un doctorant en recherche-action pour zéro euro ?
➡️ Orne (61) : une plateforme d’achat en ligne à disposition des commerçants et des habitants
N’hésitez pas à partager cette lettre aux membres de votre collectivité pour les associer aux réflexions et à la démarche !
Nous nous retrouvons le mois prochain pour une nouvelle newsletter. D’ici là, nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année !